Le contexte
L’Université Populaire de Parents (UPP) est située dans le quartier populaire « Plateau de Justice » à Épinal, ville de 30 000 habitants située dans les Vosges, dans le nord-est de la France.
En 2012, le Centre social Denise Louis, sous l’égide de l’association des Habitants du Plateau de la Justice/AHPJ a souhaité se lancer dans l’aventure UPP. Pour cela, la démarche UPP a été présentée à un groupe de parents qui avait l’habitude de se réunir au centre social pour échanger sur des questions autour de la parentalité.
D’une rencontre tous les quinze jours, les participants ont très vite ressenti le besoin de se réunir toutes les semaines hors vacances scolaires.
La recherche
1/ La phase exploratoire (Les thèmes abordés et la méthode)
Lors de la phase exploratoire, les parents ont débattu autour de leurs interrogations, avec un intérêt particulier pour la réussite éducative. Une question a ainsi émergée : Qu’est-ce qui empêche les enfants de réussir ?
Peu à peu, la question de l’image de soi dans la transmission est apparue : il est difficile d’éduquer et transmettre lorsqu’on doute de soi. Les parents ont alors centré leur travail sur ce point : Comment l’estime de soi se construit-elle ? Comment peut- on améliorer l’image de soi ?
Quelles sont nos forces et nos faiblesses par rapport à nos enfants, par rapport à notre environnement ? Comment peut-on améliorer l’image de soi et favoriser ainsi la transmission de ce qui nous semble important pour nos enfants ?
Groupe de Parents d’Epinal
2/ La question de la recherche
En quoi l’image de soi est-elle un véhicule important dans la transmission ?
3/ Les hypothèses
Nous avons alors construit, avec l’aide de l’universitaire, des hypothèses :
- Les parents ont une place importante dans la réussite de leurs enfants.
- Pour la réussite de leurs enfants et transmettre ce qu’ils souhaitent, il est important qu’ils aient une bonne image d’eux-mêmes.
3/ La méthodologie de la recherche
Nous avons réalisé un questionnaire que nous avons soumis à d’autres parents et à des adolescents. L’arrivée de l’universitaire a permis d’explorer d’autres méthodes : Analyse FFOM (outil qui permet de repérer les Forces, les Faiblesses, les Opportunités et les Menaces en rapport avec une situation), lectures d’analyse d’enquêtes, travail d’écriture collectif et individuel.
Les parents ont tous des forces et des faiblesses. Il y a des éléments qui les mettent en échec, comme le manque d’argent, l’ignorance du fonctionnement du système, le mépris et la culpabilisation qu’ils peuvent rencontrer face aux institutions ou face à des professionnels… Tous ces aspects ne leur donnent pas une image positive d’eux-mêmes.
Mais ils ont aussi des forces sur lesquels ils peuvent s’appuyer : la famille, la solidarité qu’ils connaissent dans leur quartier… et surtout l’investissement dans un collectif qui leur permet d’être plus forts , d’être reconnus et entendus.
En 2013, les parents ont organisé une grande manifestation à laquelle ont participé les parents de la commune mais aussi des partenaires institutionnels pour expliquer ce qu’était l’UPP.
D’autre part, deux parents ont participé à un colloque sur la coopération parents-professionnels à Strasbourg. Des stands d’information sur l’UPP lors de la fête du quartier de 2015 ont permis de faire connaître l’action de l’UPP aux familles et acteurs du quartier.
En avril 2016, la recherche a été présentée au collectif de quartier qui réunit toutes les forces vives œuvrant sur le quartier/élus, professionnels du social, école… À l’issue de la rencontre, elles ont été invitées par le directeur de l’école primaire à venir à la rentrée présenter la recherche au conseil d’école.
Pour les parents
« L’UPP nous permet de sortir de la cage où nous étions enfermés à cause de notre milieu ou de nos origines. L’UPP nous offre un temps personnel pour réfléchir. Notre parole de parent est écoutée, entendue, prise en compte et écrite. Cela nous valorise, nous donne confiance en nous, nous permet d’oser et de nous imposer ».
« Réfléchir et écrire ensemble nous a permis de nous valoriser, de retrouver confiance en nous et surtout confiance en nos enfants. »
Toutes sont unanimes à dire que les UPP leur ont donné confiance en elles. Avant, elles n’auraient jamais osé prendre la parole en public. Elles se sentent beaucoup plus sure d’elle. « On OSE ! » Enfin, pour certaines, c’est aussi le regard de leurs enfants qui a changé: « maman va à l’école, notre maman c’est plus qu’une maman ».
